Le Vignoble Suisse

 

Le Vignoble Suisse – Tour d'horizon d'un vignoble méconnu

Sur Petit Chapeau Rouge, le site spécialisé dans la vente de vin suisse vignes-suisse.ch nous propose un coup d’œil sur un vignoble très peu connu : la Suisse.

Les vins locaux rendent très fiers les helvètes. Les spécialités du vignoble suisse s'exportent très peu ce qui rends ce vignoble si peu connu et si confidentiel. Mais ce pays viticole mérite le détour et est unique en son genre ! Partons à sa découverte ...

La Suisse : pays multiculturel

La Suisse est une nation multiculturelle, d'influence germanique et latine, qui compte 4 langues officielles et 26 cantons relativement indépendants. Cette diversité se retrouve dans son vignoble : en effet les 6 régions qui composent la carte viticole suisse sont bien distinctes les unes des autres.

Un historique viticole de plus de 20 siècle

Lors de leurs conquêtes les romains ont apporté la vigne en Suisse : cépages, savoir-faire et goût du vin son quelques-uns des ingrédients essentiels au démarrage de cette agriculture dans un pays au climat relativement froid.

Les premières vignes sont plantées là où les micro-climats sont les plus favorables, et ça les moines cistériens l'ont bien compris au Moyen-Âge, en développant la viticulture près des lacs, notamment dans la région de Lavaux.

Au XVIIe siècle, le commerce du vin est fortement encouragé en Suisse, la population l’apprécie et il représente un avantage économique. Cependant, le commerce international se développe, les vins des pays voisins sont importés. Ces importations et le climat rigoureux mettent la culture de la vigne en difficulté en Suisse qui concentre son vignoble dans les régions les plus aptes à la viticulture.

Au XIXe siècle les trois fléaux bien connus dans les vignes européennes (mildiou, oïdium et phylloxera) frappent le vignoble suisse et l'encépagement du pays va être profondément transformé. La mécanisation et la production intensive du XXe siècle mettent en difficulté les vignerons suisses qui ne peuvent pas produire des vins aussi peu chers que leurs voisins européens, du fait du coût de la vie locale.

Cette histoire très riche a permis l'apparition et la longévité de certains domaines emblématiques comme le Château d'Auvernier sur les bords du Lac de Neuchâtel, où l'ont fait du vin dans la même famille depuis 1603 !

Un petit vignoble, à grande diversité !

Le vignoble suisse couvre au total environ 14 700 ha. Certes, c'est environ 56 fois moins vaste que le vignoble français, cependant, la diversité de la Suisse est très importante. Il y a d'ailleurs plus de cépages différents dans les AOC suisses que les AOC françaises.

Six régions viticoles composent ce vignoble :

• Le Valais est la région la plus sèche et ensoleillée de Suisse (et même une des plus ensoleillées d'Europe), protégé des pluies par les Alpes. Des cépages très variés, dont certains sont exclusifs à cette région, et un savoir-faire de haut niveau font de cette région viticole la plus réputée de suisse.
  
  

• Genève possède des vignobles en plaine ou en colline, mais est protégé de tous les côtés par des montagnes. Les cépages y sont aussi très variés, dominés par le Chasselas en blanc et le Gamay en rouge.
  
  

  
  
  
  

• Le canton de Vaud est un vignoble divisé en sous-régions. La plus connue est le Lavaux, organisée en terrasses surplombant le Lac Léman et classée au Patrimoine Mondial de l'Unesco. Cette sous-région où le cépage chasselas règne en maître profite d'un triple-ensoleillement : Le soleil, sa réverbération sur le Lac Léman, et enfin les murs en pierre sèche présents partout dans les vignes, hérités des siècles derniers.
  
  

• La région des Trois Lacs profite d’un climat et d'un sol quasi identique à celui de Bourgogne, pas étonnant d'y trouver beaucoup de Pinot Noir, principal cépage de Suisse.
  
  

• Le Tessin, est le canton viticole italianophone de Suisse. Il est influencé par la Méditerranée, et subit de nombreuses précipitations. Le Merlot représente 90% de l'encépagement et est vinifié en rouge, rosé, mais aussi en blanc (vin blanc tranquille et sec obtenu à base du cépage rouge Merlot, à la manière des blancs-de-noir de Champagne).
  
  

  
  
  
  

• En Suisse Alémanique, la vigne est répartie sur une multitude de sous-régions, là où les micro-climats sont favorables : lacs, vents et reliefs sont les alliés de la vigne.

Des cépages uniques.

Chacune des région possède ses spécialités, dont elle garde parfois l'exclusivité. Cependant, les principaux cépages plantés en Suisse mondialement connus : le Pinot noir, le Chasselas, le Gamay, le Merlot et Müller Thurgau (aussi nommé Riesling-Sylvaner).

La Suisse alémanique produit des Pinots Noirs de grande qualité. La Canton des Grisons en a fait sa renommée, et vers Neuchâtel on retrouve ce cépage en rouge mais aussi en rosé sous le nom d’ « Oeil de perdrix ».

Si le Chasselas est connu dans différents pays, c'est de Suisse qu'il est originaire. Il est aussi nommé "Fendant" en Valais. Ce cépage blanc est un véritable révélateur de terroir.

Le Gamay a longtemps souffert d’une mauvaise image que les vignerons suisses ont réussi à inverser en limitant le rendement de ce cépage et en le proposant en vin rouge fruité, mais avec une belle concentration.

Ajouté à ces cépages, on trouve des raretés et des cépages autochtones qui méritent le détour, comme par exemple :

Au Tessin le cépage Bondola. Fierté des vignerons qui remettent au goût du jour, ce cépage qui avait presque disparu au profit du Merlot

En Valais, on peut citer en rouge l’Humagne Rouge, le Cornalin ou en blanc la Petite Arvine, l’Amigne, le Johannisberg, l’Humagne Blanc, le Reze.

Dans les Grisons, le Completer est en voie d’extinction, tandis qu’à Zurich, on est fier de proposer du Räuschling.

Un savoir-faire exceptionnel

Ce vignoble présente un solide héritage de savoirs-faire et de traditions, du fait de sa longue histoire. Les vignerons suisses subissent la forte concurrence des vins étrangers, même si les consommateurs sont de plus en plus informés de l'importance de boire local – ou au moins national – et de leur responsabilité en tant que consommateur quant à la transformation de la viticulture conventionnelle vers une agriculture raisonnée, biologique ou biodynamique.

Encore aujourd’hui, de nombreux défis arrivent pour les vignerons du monde entier et vont les forcer à devoir s’adapter, on peut penser au réchauffement climatique qui va obliger les vignerons à adapter leurs cépages ou leurs méthodes de culture.

Rémi de vignes-suisse.ch