Blog Vin : Bordeaux, Capitale du Vin


Bordeaux, la capitale du vin

Avec sa superficie de 117 500 ha, la région Bordelaise collectionne les noms légendaires. C'est la terre du merlot, et du cabernet sauvignon en rouge, et du sémillon en blanc, bien que le sauvignon blanc y soit davantage planté. En petite quantité, on croise aussi le cabernet franc, le malbec, le petit verdot et le carmenère, alors qu'en blanc ce sera la muscadelle, le colombard et l'ugni blanc qui compléteront les assemblages. La région, productrice des crus les plus prisés du monde et plus grand vignoble AOC de France, connaît pourtant aujourd’hui en France un désamour certain.

Traditionnellement, on découpe le Bordelais en 5 sous-régions qui ont toute leur identité propre : 
- le Blayais-Bourgeais aux vins abordables et très typés ; 
- le Libournais et ses vins ronds et gourmands, éternelle concurrente du Médoc,
- Le Medoc de haute réputation et plus charpenté que le Libournais;
- l'Entre-deux-mers et ses vins simples et fruités ; 
- les Graves pour ses vins rouges proches du Médoc et incomparable en liquoreux.

Une histoire commerciale

L’histoire du vin dans la région débute par le commerce, et non par la vigne. Avec Rome, c’est une culture viticole qui s'installe sur les bords de la Gironde, et qui ne la quittera plus.

Bien plus tard, les Anglais feront fleurir cette culture qui connaîtra sa première heure de gloire, à tel point que les Girondins parlent encore avec nostalgie du Prince Noir même aujourd’hui ! Il faut dire que les vignerons locaux avaient d’importantes réductions de taxe, qui furent révoquées après le rattachement de Bordeaux à la France. Le second âge d’or interviendra à la moitié du 19ème avec le célèbre classement de 1855 qui classa les vins les plus réputés de l’époque. Mais l’arrivée de la phylloxéra, les deux guerres mondiales ainsi que le gel de 1956 réduiront en cendre cette belle économie, alors qu’un cépage, le cabernet sauvignon fera son apparition début 1900.

La reprise se fera en 1960, et surtout en 1980. Les années 1990 et 2000 apporteront de nouveaux débouchés mais aussi de nouveaux acteurs comme les vins du Nouveau Monde. Et puis avec le French Bashing, le Bordelais fait moins rêver le monde. Sur le marché national de nombreux vignobles, la qualité progressa de façon spectaculaire alors qu'à Bordeaux, le style se lisse, devient boisé entraînant un désamour qui plongea le Bordelais dans une crise en 2010-2020.

Climat

La région jouit d’un climat océanique tempéré où les gelés sont rares, mais les fortes pluies de printemps peuvent empêcher une bonne fécondation des fleurs. L’été peut être chaud mais c’est grâce à l’automne souvent sec que Bordeaux produit un vin de qualité.

Bordeaux, une histoire de millésimes

Si les variances de millésimes ont depuis longtemps été observées, c'est à Bordeaux où on en parle sans doute le plus !

Surtout sensible au vin rouge, on compte parmi les plus grands : 2016, 2015, 2010, 2009, 2005, 2000, 1995, 1990, 1989, 1988, 1985, 1983, 1982,1981, 1979, 1978, 1976, 1970, 1966, 1949, 1947, 1945, 1929 et 1928

Pour les vins blancs moelleux, les grands millésimes ont été : 2010, 2009, 2007, 2005, 2003, 2001, 1997, 1996, 1990, 1989, 1988, 1986, 1983, 1976, 1971, 1970, 1967, 1962, 1959, 1955, 1953, 1949, 1947, 1945, 1937, 1934, 1929 et 1926.


Bordeaux et la folie du classement :

Outre le classement des crus bourgeois dans le Médoc et celui de Saint-Emilion qui peinent à faire l'unanimité, le classement qui fait rêver le monde entier est bien sûr celui de 1855. Datant de Napoléon III, utilisant alors des cépages différents, très peu revisité en 1973, ce classement est de moins en moins révélateur des meilleurs producteurs de Bordeaux. Il est toutefois très utilisé à Bordeaux, et on n'imagine pas un sommelier ou un caviste ne pas le connaître par cœur. Néanmoins, j'ai tendance à m'en méfier car il focalise un peu trop l’analyse du vin sur le contenant au détriment du contenu à mon sens.

Les appellations :

Bordeaux générique (39 415 ha ): Les styles varient mais on retrouve souvent du merlot et du cabernet sauvignon pour les vins rouges, le clairet (rosé plus corsé) et le rosé, et sauvignon pour le blanc. De nombreux domaines proposent de bien sympathiques vins à prix très raisonnable. Entre autres les châteaux Grand Barradis, Guichot, Courteillac, Belle garde, Tire-pré, Clos des Lunes, et bien d’autres encore.

Bordeaux Supérieur : En rouge, il est plus puissant que le bordeaux générique (du moins en théorie), il est souvent plus boisé (voire trop selon les domaines). On trouve de magnifiques rapports qualité-prix comme les châteaux Bastian, Lajarre, Cazenove et Moulin de la Souloire. Mais aussi des noms de plus en plus réputés comme les châteaux Reignac, Fleur Haut-Gassens, Pin Soleil, Bolaire, Brande Bergère, Grée Laroque et j’en passe. On trouve aussi du blanc moelleux mais elle est assez peu revendiquée. Le château Lyon-Meyraud en propose un de bonne facture.

Crémant de Bordeaux (19 560 hl) : Généralement du vin blanc, mais parfois rosé, on utilise les cépages bordelais et la méthode traditionnelle pour les élaborer. Le meilleur exemple est sans doute ce que propose le domaine Les Cordeliers à Saint-Emilion.

Blayais et Bourgeais


Blaye et Blaye-Côtes-de-Bordeaux (49 ha et 6 490 ha) : Bordant la célèbre forteresse, c’est une appellation qui attire l’attention depuis peu, offrant des vins rouges charpentés. Les châteaux Bel Air la Royère et Jonqueyres ont acquis une certaine réputation. Le château les Perrières propose de belles choses également. En Côtes-de-Bordeaux, on trouve aussi un peu de vins blancs secs.

Côtes-de-Bourg (3 920 ha) : Au sud du Blayais, c’est une appellation qui jouit d’un bon capital sympathie du fait de ses vins relativement typés pour la région. Les incontournables sont les châteaux Fougas, Roc de Cambes, Brulesécaille et Falfas.

Libournais


Autour de Libourne, à l’Est de Bordeaux s’étend un vignoble prestigieux qui lutte depuis longtemps contre les vins du médoc. C’est la terre du merlot qui donne une jolie finesse au fruité caractéristique du cépage.

Canon-Fronsac (300 ha) : Caractérisée par un sol argilo-calcaire, ce sont sans doute les vins qui se rapprochent le plus des Saint-Emilion de coteaux. Vinifiés en rouge, les plus renommés sont les châteaux Vrai Canon Bouché, Canon-Pécresse et Paul Barre.

Fronsac (830 ha) : un peu plus fruités que le Canon-Fronsac, l’appellation offre tout de même des vins rouges d’une bonne tenue. Les châteaux Carles, Fontenil, La Rousselle, Vieille Cure, Dalem et La Dauphine en sont les exemples sans doute les plus connus.

Pomerol (785 ha) : une appellation en rouge dont le seul nom fait rêver. Et pourtant, lorsqu’on se rend sur place, on ne trouve pas de grands châteaux extravagants qu’on peut trouver ailleurs. Ici, les maisons en pierre de taille ne côtoient que les maisons bourgeoises. On distingue généralement 4 types de sols : sableux au Sud vers Libourne, des graves (galets) sur sable ou argile du côté de Saint-Emilion, des graves fines et sablonneuses au Nord, et enfin, des graves avec argile, ce dernier type de sol étant le plus réputé. Ces vins ont été chantés pour leur rondeur, leur finesse, leur complexité, leur longue garde, leur bouche qui, au début, est discrète avant de s’allonger en une finale incomparable : en un mot, la quintessence du merlot.

     Évidemment, nous y retrouvons Petrus, Lafleur, Trotenoy, Eglise clinet, Certan et bien d’autres encore. Il est très difficile de trouver de bons Pomerol à prix raisonnable. A l’heure actuelle, il faut compter au moins 35 à 50 € pour acquérir des bouteilles de Nénin, Beauregard, Franc-Maillet ou du Domaine de l’Eglise par exemple.

Lalande-de-Pomerol (1 130 ha) : Vinifié en rouge à grande majorité merlot, on y retrouve la rondeur et les fruits rouges de son prestigieux voisin Pomerol, mais généralement plus simples. On y trouve les châteaux Samion, Fleur de Boüard et Tournefeuille qui font partie des plus réputés.

Saint-Emilion (5 400 ha) : L’appellation ne reconnaît que le rouge, même s’il fut un temps où elle était réputée pour ses blancs. En grande majorité merlot, on y trouve un peu de cabernet franc. Proches du style de Pomerol, ils se montrent généralement plus expressifs en début de bouche. Saint-Emilion met à jour régulièrement son classement, qui est constamment critiqué. On retrouve alors les Saint-Emilion, les Saint-Emilion Grand Cru Classés (GCC), les Saint-Emilion Grand Cru Classé B (GCCB), et les légendaires Saint-Emilion Grand Cru Classé A (GCCA).

     Les sols sont calcaires sur le plateau et argilo-calcaire sur les coteaux permettant le classement de la plupart des grands crus. Les sols graves rendent des vins assez fins, et enfin, les sols sableux donnent des vins plus légers.

     Je ne peux pas taire les 4 GCCA : Cheval Blanc, Ausone, Pavie et Angélus, mais on ne peut pas non plus faire l’impasse sur le mythique Château Figeac non plus. J’ai eu l’occasion de visiter le Clos Saint-Emilion Philippe il y a quelques années qui était d’un bon rapport qualité / prix.

Les satellites de Saint-Emilion

Lussac-Saint-Emilion (1 440 ha) : Découpée en deux grands styles (au nord sableux donnant des vins fruités et est au sud un sol argilo-calcaire, donnant des vins plus charpentés), et vinifiée en rouge à base de merlot, l’AOC propose des vins à boire rapidement en général. Les châteaux de la Grenière, de Bel-Air et La Rose Perrière en offrent de jolies interprétations.

Montagne Saint-Emilion (1 600 ha) : En rouge à base de merlot, on trouve des graves et de l’argilo-calcaires. Le domaine Simon Blanchard est sans doute le plus renommé. Mais Tour Bayard et Vieux Bonneau sont également intéressants.

Puisseguin Saint-Emilion (745 ha) : Cultivée sur argilo-calcaire en majorité merlot, l’appellation connue pour ses vins à boire rapidement commence à offrir des vins concentrés. Parmi eux, le château Clarisse est le plus vanté. Les châteaux Rigaud et Guibeau sont également réputés.

Saint-Georges-Saint-Emilion (200 ha) : Toujours en rouge majoritairement merlot, on trouve ici de l’argilo-calcaire. Le Clos Albertus et le château Haut-Saint-Georges viennent tout de suite en tête.

Franc (535 ha) : Très majoritairement rouge de merlot, on trouve de rares blancs de sauvignon et sémillon. Le sol est marneux et argilo-calcaire. Château le Puy est de loin le plus réputé, suivi par Puygueraud et Marsau.

Castillon-Côtes-de-Bordeaux (3 000 ha) : Vinifiée en rouge, l'appellation a autrefois attiré de nombreux investisseurs qui voyaient en elle un véritable Eldorado avec un terroir de qualité et un foncier très bas. Aujourd’hui, l'enthousiasme est bien redescendu mais on y trouve tout de même de belles choses. Le vin de Castillon est celui de l’œnologue conseil Stéphane Derenoncourt et son Domaine de l’A. Le château d’Aiguilhe, le Clos Puy-Arnaud et le Château Aurage représentent les ambitions de l'appellation.

Entre-Deux-Mers


Entre-deux-mers (1 480 ha) : Un vin blanc très sec à base de sauvignon, avec un peu de sémillon et de muscadelle qui est très proche d’un bordeaux générique. Toutefois, certains producteurs diminuent volontairement leur rendement pour proposer des vins plus qualitatifs. Les prix y sont généralement très attractifs. Les châteaux de Fontanille, Nardique la Gravière, Fleur de Ninon, la Tuilerie du Puy et le domaine de Ricaud proposent de jolies choses à moins de 10 €.

Entre-deux-mers Haut Benauge (105 ha) : Petite appellation de blanc au sud de l’entre-deux-mers, elle n’est pourtant quasiment jamais revendiquée. Le château Vermont est un bon exemple de l’appellation.

Graves de Vayres (660 ha) : très majoritairement rouge (85 %), certains producteurs préfèrent vendre leurs vins sous l’appellation bordeaux générique. Le château Cantelaudette est un classique.

Sainte-Foy-Bordeaux (370 ha) : Le rouge majoritaire (90 %) est à base de merlot principalement, et le blanc plutôt sec à base de sauvignon et sémillon. L’appellation reste plutôt rare dans le paysage bordelais et n’est pas très recherchée. Pourtant, le château Coutelor la Romarine, par exemple, en propose une version agréable à un prix des plus doux.

Cadillac-côtes-de-Bordeaux (2 975 ha) : Vinifiée en rouge, l’appellation propose une diversité de sols allant d'alluvions récents aux coteaux calcaires ou graveleux, en passant par une vallée plus riche en argile. Ses vins ont une certaine réputation localement et on y trouve par exemple le château Reynon. A noter que les moelleux et les liquoreux se nomment ici premières-côtes-de-Bordeaux. En blanc moelleux (128 ha), on parle de Cadillac, tout simplement.

Côtes-de-Bordeaux Saint-Macaire (53 ha) : Appellation de blanc, plus connue pour ses moelleux, est confidentielle. Rare et peu recherchée, je ne connais guère que le château Majoureau.

Côtes-de-Bordeaux (13 500 ha) : Il s’agit de l'appellation générique des rouges de la côte, à l’exception notable de Bourg. Ils sont rares car beaucoup de vignerons accolent Blaye, Cadillac, Castillon et Francs à leur étiquette.

Loupiac (350 ha) : faisant face à l'appellation de Sauternes, Loupiac produit du vin plus moelleux que liquoreux. Vous trouverez dans le château du Grand Plantier de quoi découvrir ces vins à des prix très compétitifs.

Sainte-croix-du-mont (400 ha) : A côté de Loupiac mais un peu plus réputée, les vins liquoreux sont issus de sol calcaire, et on peut y trouver de jolies choses comme le château la Rame par exemple.

Graves


Graves (3 420 ha) : En rouge principalement (75 %) issu du merlot avec un bon apport de cabernet sauvignon, et de façon anecdotique de cabernet franc et de petit verdot (voire de malbec), ils jouissent d’une bonne réputation de finesse et d’élégance. Les blancs, secs, sont à base de sauvignons et de sémillon majoritairement. Le Clos floridène, et les châteaux Chantegrives, Cabriteys, Rahoul et Respide-Médeville sont sans doute les plus réputés.

Graves supérieures : vinifiés en blanc moelleux à base de sauvignon, sémillon et muscadelle, ces vins ne se rencontrent que peu. Si vous souhaitez en déguster, le Château Chantegrive en propose un très correct.

Pessac-Léognan (1 610 ha) : Proches du style des graves, ils s’en distinguent par un sol plus drainant et graveleux. Les rouges (80 %) issus des mêmes cépages que les graves génériques, sont souvent plus veloutés, avec plus de corps. Les blancs supportent généralement bien le boisage, produisant sans doute les plus grands vins blancs de la région. Les deux domaines les plus réputés sont naturellement Haut-Brions, dont le style tout en subtilité détonne par rapport à d’autres immenses domaines de Bordeaux, Mission Haut-Brion, Pape Clément, Carbonnieux, Malartic-Lagravière, Olivier et j’en passe. A l’heure où j’écris cet article, à moins de 25 € sur l’appellation, il est assez compliqué de se faire plaisir. Le château d’Eck fait parti de cette catégorie.

Cérons (49 ha) : Jouissant d’une belle réputation, ses vins blancs moelleux subissent toutefois la comparaison avec leurs prestigieux voisins : Sauternes et Barsac. Le Hauret du Piada est, en plus d’être un vignoble remontant jusqu’en 1274, un bon exemple de cette appellation.

Barsac (480 ha) : Appellation de blanc liquoreux, tous ses vins peuvent revendiquer le nom de Sauternes. Les spécialistes les trouvent, cependant, un petit peu plus sucré que ces derniers. Ici, c’est le château Climens le plus réputé. Mais les châteaux Coutet, Doisy Daëne et Nairac le suivent de près. De même qu’à Sauternes, les bons vins sont généralement assez onéreux.

Sauternes (1 735 ha) : Le mot botrytis est partout ici, bien que ce champignon se développe sur les autres appellations aux alentours également. Il faut dire que le botrytis, qui apporte le côté un peu fumé au vin, concentre son sucre et réagit particulièrement bien avec la brume matinale qui vient de la rivière ciron toute proche.  Le vin est blanc et liquoreux, issu du sauvignon majoritairement, du sémillon et d’un peu de muscadelle, et les meilleurs proviennent des croupes graveleuses. On ne présente plus les châteaux d’Yquem, de Fargues et Gillette mais d’autres sont d’un niveau exceptionnel également : Tour Blanche, Suduiraut, Sigalas Rabaud par exemple. Si vous recherchez une belle cuvée à moins de 25 €, l’affaire ne sera pas si simple, mais le château d’Anna pourra vous convenir.

Médoc


Sous-région de Bordeaux, elle jouit d’une réputation exceptionnelle et ces vins rouges sont considérés comme les plus grands de la région, au grand dam de Saint-Emilion, la grande rivale. C'est le terroir de prédilection du Cabernet Sauvignon, bien qu'il soit fortement complémenté avec du merlot notamment.

Médoc (5 700 ha) : En théorie, l’appellation peut accueillir les vins rouges de tout le Médoc, mais dans les faits, les vins qui le revendiquent sont issus du nord de l'appellation. Plus riches en merlot, ils sont plus ronds que les autres de la région. Le château de Potensac est une référence. mais les châteaux Bois de Roc, et Fleur la Mothe proposent de jolies choses à prix réduit.

Haut-Médoc (4 600 ha) : L’appellation a une belle réputation grâce aux AOC qui la constituent (Pauillace, Margaux, Saint-Julien…) et de châteaux qui la tirent vers le haut, comme La Lagune, Sociando-Mallet, Belgrave, Bellevue, Cantemerle, Tour Carnet ou Bel Air Gloria entre autres.

Listrac-Médoc (635 ha) : En retrait par rapport aux autres appellations communales géographiquement, elle a également un terroir particulier en dôme dont le centre est composé d’un sol argilo-calcaire, à l’ouest des croupes calcaires, et à l’est des graves. Autrefois, ses vins avaient la réputation d’être assez durs dans leur jeunesse, mais ce n’est plus vrai aujourd’hui. Les châteaux les plus renommés produisent des vins encore abordables. On y retrouve Clarke, Fourcas-Hostens, Fourcas Borie, Mayne-Lalande, Ducluzeau notamment.

Margaux (1 490 ha) : Bien que cette AOC est constituée majoritairement à base de cabernet sauvignon, le merlot est un peu plus présent que chez ses voisines. Ce facteur, allié à une volonté de produire des vins d’une grande tendresse, offre un style reconnaissable rapidement. Sur un plateau de grave blanche, surmontant une vallée de collines, on trouvera les plus prestigieux de ces vins. Château Margaux est le château de l’appellation, avec Palmer. Mais on y trouve aussi les châteaux de Cantenac Brown, Giscours, Malescot Saint-Exupéry, Rauzan Ségla, Lascombes, Marquis d’Alesme et tant d’autres. Les jolis vins à moins de 25 € sont rares mais je peux vous proposer le château Tour de Mons qui est assez joli.

Moulis-en-Médoc (630 ha) : Ces vins se gardent un peu moins que les autres appellations communales et ont un côté suave et délicat. Le sol est, à l’ouest, composé d’une crête calcaire et d’un versant de graves, au centre on trouve une plaine argilo-calcaire, et à l’est un terroir réputé de graves. Les châteaux de Branas Grand Poujeaux, Chasse-Spleen, et Poujeaux, tout comme Mauvesin-Barton sont de grands vins à des prix encore abordables.

Pauillac (1 215 ha) : Issus d’un sol de graves, ils sont réputés pour leur caractère puissant et charpenté dans leur jeunesse. On retrouve ici des noms mythiques comme Lafite-Rothschild, Latour, Mouton Rothschild, Pichon Longueville Baron et Pontet Canet, mais aussi des vins extrêmement réputés à foison : Lynch Bages, Pichon Longueville Comtesse de Lalande, Armailhac, Batailley, Grand Puy Lacoste… Ici, on pourrait presque dire que la seule façon de trouver des Pauillac abordables, c’est la cave coopérative.

Saint-Estèphe (1 230 ha) : Les vins, issus de graves et d’argile, se montrent plus tanniques et plus acides que les autres appellations communales. Ce sont des vins de grandes gardes. Les châteaux les plus en vue sont Cos d’Estournel, Calon Ségur, Montrose, Haut-Marbuzet, Lafon Rochet, Meyney, Orme de Pez, Pez, Phélan Ségur, parmi d’autres. Château Haut Coteau propose un vin très abordable pour découvrir l’appellation.

Saint-Julien (920 ha) : On trouve ici deux styles de vins : celui proche du Margaux, tout en délicatesse, et l’autre proche de Pauillac en puissance. Les domaines les plus prestigieux sont Ducru-Beaucaillou, Leoville-Las Cases et Léoville Barton, mais aussi Branaire Ducru, Gruaud Larose, Léoville Poyferré, Saint-Pierre, Beychevelle, Clos du Marquis, Gloria… Malheureusement, dans cette jolie appellation, les prix abordables ne sont pas légion.

Laissez de côté le mépris général sur cette belle région. La vie est trop courte pour se fâcher avec de  si bons vins !

Votre serviteur et sommelier, Petit Chapeau Rouge

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